Congrès de la FNSEA

Congrès de la FNSEA : réforme et reconquête

" Le monde bouge ... bougeons ! ", tel était le maître mot du 72ème congrès de la FNSEA qui s’est déroulé à Tours du 27 au 29 mars. Près de 1.000 congressistes étaient réunis pour discuter de l’année écoulée et de l’année à venir.

Un congrès plein de rebond
"Au moment où les agriculteurs pourraient se laisser abattre, nous prônons un syndicalisme combatif, constructif. Un syndicalisme de propositions et de solutions", a répété durant trois jours la présidente. Lors du congrès, la présidente et son équipe, ont mis en valeur des idées progressistes et réformistes, porteur de solutions face aux grands enjeux économiques, sociétaux, sanitaires et environnementaux auquel les agriculteurs sont confrontés. Ils ont expliqué que le climat était particulièrement lourd compte tenu des difficultés que rencontre le monde agricole. « Mais que ce congrès doit être celui du rebond, l’occasion de montrer que nous défendons ceux qui décrochent, ceux qui s’accrochent, mais aussi ceux qui foncent et qui dessinent l’avenir de la profession". Le congrès a ainsi était l’occasion de livrer un discours positif destiné à remonter le moral des troupes, en premier lieu celui des milliers d’agriculteurs.

« Le monde bouge ... bougeons ! »
Animé par Olivier Alleman, la table ronde s’est articulée autour de nombreuses problématiques : la construction du prix, la montée en gamme, le contrat de solution, le climat, l’innovation ou encore la PAC. Plusieurs intervenants extérieurs dont le PDG du groupement coopératif Système U, Serge Papin, ou la directrice du développement durable du groupe Bel, Magali Sartre étaient présents pour débattre sur le montée en gamme, l’usage des phytosanitaires ou du changement climatique. Eric Thiroin, secrétaire général adjoint de la FNSEA, a rappelé que «majoritairement, les consommateurs souhaitent une réduction de l’usage des produits phytosanitaires. Il faut en tenir compte ». C’est pourquoi, la FNSEA a proposé un contrat de solution qui récence aujourd’hui plus de 340 solutions concrètes dans huit domaines différents, comme l’agronomie, la sélection variétale, le numérique, le conseil ou le biocontrôle. Il faut maintenant que le gouvernement fasse évoluer certaines réglementations pour mener à bien les propositions. Ce sujet montre bien que la FNSEA prend les devants pour permettre à l’agriculture de suivre les évolutions et de répondre aux attentes sociétales.

Un académicien et un rugbyman en vedettes
Erik Orsenna, membre de l’Académie française, a conclu la table ronde en expliquant notamment que la montée en gamme est la clé pour maintenir l’agriculture française, puisqu’il y aura toujours des pays étrangers moins cher que nous. Le contrat de solution est également un progrès puisqu’il permet d’initier un mouve-
ment, sans attendre des modifications réglementaires. De même, il a accentué son discours sur l’importance du foncier, de l’eau et du prix.
Marc Lievremont, ancien joueur de rugby et ancien sélectionneur de l’équipe de France est également intervenu au congrès. Dans un discours alliant agriculture, syndicat et rugby, il a fait le parallèle entre le sport et le syndicalisme. Collectifs, confiances, stratégies, initiatives, passions, émotions, rebellions, défenses, communications... autant de mots qui symbolisent aussi bien les valeurs du rugby que le syndicalisme de la FNSEA.

Discours de clôture
La dernière journée du congrès s’est finie sur les discours de clôture. Jérémy Decerle, président des Jeunes Agriculteurs a évoqué différents dossiers : PAC, contrat de solutions, élections des chambres d’agricultures, fiscalité ....
À la suite, Christiane Lambert a pris la parole. Concernant la PAC, l’incompréhension et la lassitude face à sa mise en œuvre domine, associée à des retards de paiement inacceptable. Sur le dossier des zones défavorisées, elle a rappelé les nombreux tours et détours que le Ministre de l’Agriculture a fait sur les critères de
la carte et que « zoné n’est pas doté ». Le ton a été ferme concernant les distorsions de concurrence et les traités de libre échange, enjoignant au Ministre de l’Agriculture de clore les négociations. Bien d’autres sujets ont également été mis en avant comme le statut de l’agriculteur, les retraites, les prix, le numérique, le contrat de solutions, les énergies renouvelable, le stockage de l’eau...
Le ministre de l’Agriculture a ensuite fait son discours afin de réaliser un large bilan de l’action gouvernementale. Sur les zones défavorisées, il a réaffirmé que le processus de négociation était terminé. Concernant les Etats généraux de l’Alimentation, il a fermement appelé les distributeurs à respecter leurs engagements vis-à-vis des prix et des promotions excessives. En revanche, il n’a pas fait de concessions concernant les cotisations sociales des agriculteurs, la reconnaissance d’un véritable statut professionnel, la réforme des contrats d’assurances-récolte et l’ouverture des frontières aux importations.
Au vu du discours « fleuve et au grand galop » du ministre, Christiane Lambert a décidé de reprendre la parole pour dénoncer les renonciations du ministre et lui faire passer le message que « nous ne lâcherons rien »

13/04/2018